Marie Vabre, journaliste de solutions
Avec la crise du Covid-19, les attentes des consommateurs envers la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’intensifient. L’intérêt pour l’impact environnemental des produits grandit et influence désormais l’acte d’achat. Quelle est la place du CO2 dans les pratiques de consommation ? Vetted fait le point et vous explique pourquoi les entreprises doivent prendre cet enjeu au sérieux pour durer.
Au fil des ans, les signaux se multiplient. Malgré la crise, la lutte contre le réchauffement climatique est perçue comme étant la priorité numéro 1 des Français, pour les dix années à venir, assure l’Institut du capitalisme responsable dans son baromètre annuel 2020. De plus, une récente étude de l’ADEME montre que la protection de l’environnement représente un critère d’achat important ou essentiel pour plus de 4 Français sur 5 (après la qualité du produit, le prix et l’impact sur la santé). Autres études significatives de Kantar TNS : la non prise en compte par une marque, des enjeux de santé ou d’environnement, est un facteur de perte de confiance pour 23% des Français (2019). Sur le volet alimentation, 86 % sélectionnent des produits avec moins d’emballages (2018).
La Convention citoyenne pour le climat (CCC) a d’ailleurs fait plusieurs propositions pour réduire l’impact carbone. Par exemple, rendre obligatoire l’affichage des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les commerces et lieux de consommation ainsi que dans les publicités des marques. Pour pousser les industriels à avancer et permettre aux consommateurs de choisir des produits moins émetteurs, elle a préconisé le « score carbone » de telle façon que « chaque étape devra être évaluée : fabrication/ extraction et acheminement de matières premières, fabrication, stockage, transport vers le lieu de distribution, distribution, consommation… jusqu’à son traitement en tant que déchet ou son recyclage ».
Selon la CCC, l’affichage carbone pourrait être opérationnel dès maintenant pour le textile, l’ameublement, l’habillement et la chaussure. Elle a également émis plusieurs idées afin de limiter le suremballage et l’utilisation du plastique à usage unique. Une fois la loi « Climat et Résilience » votée, Vetted reviendra plus en détails sur celle-ci, censée réduire de 40% les émissions de GES de la France, d’ici à 2030.
Multiplication des applis d’évaluation, scores et calculateurs.
Les marques sont donc incitées à s’engager davantage et à prouver leurs bonnes pratiques, voire celles de leurs fournisseurs. Les plateformes en ligne, les applis d’évaluation et de notation sur la responsabilité des marques et des produits se multiplient, généralistes ou sectorielles. On peut citer : Moralscore, Mylabel, BuyOrNot, Clear Fashion, ViJi, EthicAdvisor, Ecocompare… En janvier, un collectif de dix acteurs de l’alimentation, dont Yuka, ont lancé l’Eco-Score pour évaluer l’impact environnemental de notre alimentation. Il n’a pas de lien direct avec l’entrée en vigueur, fin 2021, de l’étiquette environnementale officielle du gouvernement. Sa méthode de calcul qui comporte des limites, est d’ailleurs loin de faire l’unanimité. Elle semble favoriser l’agriculture intensive mais risque encore d’évoluer.
À titre strictement individuel, les citoyens consommateurs manquent souvent de repères. Face à la demande, de plus en plus d’organisations permettent de réaliser un bilan carbone personnel. Par exemple, EcoLab – développé par l’ADEME, une agence gouvernementale, est un simulateur transport permettant de quantifier et comparer l’impact CO2 des différents moyens de déplacements. Le simulateur d’empreinte carbone individuel Nos Gestes Climat propose un test sur ses habitudes quotidiennes (déplacements, alimentation, logement, etc.) et suggère des actions à mettre en place.
Même le secteur de la finance s’y met. BNP Paribas s’est associée à la startup Greenly pour proposer à ses clients d’estimer l’impact carbone de leurs dépenses et les éco-gestes à adopter. La plateforme d’investissement responsable LITA.co a lancé l’appli Rift pour découvrir l’impact social et environnemental de son épargne. Son partenariat avec le cabinet Carbon4 permet aux utilisateurs de calculer l’empreinte carbone de différents produits bancaires. Il y a fort à parier que cette tendance de consommation continuera de prendre de l’ampleur dans les années à venir.
Et vous, comment allez-vous décarboner pour fidéliser vos consommateurs dans les prochaines années ?
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