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RSE et gouvernance pour un modèle d'activités durables et performant

Toute entreprise s’inscrivant par conviction ou nécessité de conformité réglementaire, dans une trajectoire de transformation durable, y consacre des moyens financiers et humains. Transformer son modèle et son offre pour intégrer les préoccupations environnementales et sociales, implique en effet des transformations organisationnelles, l’onboarding de nouvelles compétences et mindset, en même temps que de l’upskilling et du reskilling. L’occasion de mettre par là même à jour les volets Sociaux et de Gouvernance de votre politique ESG.

Un COMEX engagé et au service d'une économie durable

L’extra-financier étant désormais sur un pied d’égalité que le financier, les Directions générales s’ouvrent maintenant aux Chief Sustainability Officer aussi appelés Chief Impact Officer ou Directeur RSE. Selon l’étude (1) de Strategy & Empowered Chief Sustainability Officers. The key to remaining credible and competitive, en 2022, sur 1 640 entreprises côtées et étudiées dans le monde, un peu moins d’un tiers avaient un CSO, tandis qu’un cinquième des entreprises n’en avaient pas du tout ; avec notamment 52% des entreprises étudiées du Moyen-Orient versus 9% pour l’Europe. L’étude souligne par ailleurs que si “2021 a vu une multiplication par trois du nombre de nominations de CSO à l’échelle mondiale par rapport à 2020. La tendance s’est amorcée en 2018, lorsque des questions telles que le climat et l’égalité raciale et de genre ont commencé à influencer la prise de décision des investisseurs et des PDG. La pandémie a alimenté cette tendance, car les entreprises ont commencé à préparer leurs activités aux défis ESG à venir, en développant une expertise en matière de durabilité par le biais d’embauches et de promotions internes”. A noter également que la présence des CSO au sein des comités exécutifs ou des comités de direction varie selon les secteurs d’activités. Celui des biens de consommation est le plus mature en la matière, avec 50% des entreprises étudiées doté d’un CSO à leur board versus 14% des entreprises de l’e-commerce. Le podium est complété par les entreprises du secteur de la Chimie et de l’Oil and Gas avec respectivement 45% et 42%. A noter que le secteur bancaire est en avant dernière position avec seulement 25% des boards des entreprises étudiées qui ont nommé un Chief Sustainability Officer au sein de leur comité de direction. Peut-être faut-il y voir là la frange des acteurs financiers fortement engagés dans la finance à impact ?

Avec l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et l’adoption de la CSDDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), les enjeux ne sont plus d’ordre cosmétiques ou communicationnels, mais marquent une étape décisive dans la transition sociale et écologique des entreprises. Et contribuent de fait à positionner les fonctions Développement durable et RSE de manière beaucoup plus névralgique et impactante au sein des organisations et pas seulement au sein des plus grandes d’entre elles. Par leur nombre, leur insertion dans le tissu social et territorial et la place qu’elles occupent dans les chaînes de valeur, les TPE et PME ont un rôle fondamental à jouer en matière d’ESG.

Les autres membres du COMEX ou du CODIR ne sont pas exemptés des connaissances et compétences minimales requises sur le sujet, dans un avenir proche, toute PME ou grand groupe sans Directeur RSE sera une exception, pour ne pas dire une anomalie. Pour les entreprises qui recrutent en ce moment même un Chief Impact Officer, nous avons souhaité esquisser ici ses compétences clés et ses principales missions. En vous livrant également quelques bonnes pratiques en matière de composition d’équipe et de formation des employés.

Le Directeur RSE, pour passer d'une entreprise engagée à une entreprise régénérative

Sans dessiner là le portrait robot ou l’Ideal Candidate Profile (ICP), le Chief Impact Officer doit aligner business et ESG pour mettre l’impact au coeur de la stratégie de l’entreprise et ainsi contribuer à sa pérennité.

En amenant et en irriguant les sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance à la table des décideurs, le Chief Impact Officer permet d’accélérer nettement l’implémentation des actions positives et régénératrices, tout en fournissant les preuves irréfutables des actions menées et des impacts engendrés.

Au vu de la transversalité de son rôle, son profil est par nature hybride. Rouage clé de l’entreprise, il est en effet chargé de définir, superviser et guider la mise en oeuvre de la stratégie ESG de cette dernière. Son expérience et son impact viennent donc en support de l’ensemble des services, départements, filiales et relations d’affaires de l’organisation, pour unifier et rendre cohérent l’ensemble des actions et missions liées à la transformation durable afin d’en maximiser les impacts positifs. L’objectif visé ne doit donc pas s’arrêter à la seule conformité, mais à l’amélioration continue des datapoints ESRS et à la réduction des externalités négatives.

Pour y parvenir, le Chief Sustainability Officer doit être en capacité d’infuser l’ensemble des enjeux ESG au sein de l’ensemble des dimensions de l’entreprise et de sa chaîne de valeur. Et donc mêler enjeux business et impératif de transformation afin d’orchestrer et décliner un plan d’action pragmatique et séquencé permettant d’être au rendez-vous des points d’étapes de 2030 et de 2050. Tout en répondant présent aux sollicitations quotidiennes de l’ensemble des parties prenantes et notamment des consommateurs, des investisseurs mais aussi des jeunes diplômés et des candidats.

Les hard skills du Directeur RSE :

  • Expertise sur les enjeux du développement durable et de l’ESG
  • Connaissance des modèles d’affaires
  • Expert de la chaîne de valeur de son entreprise
  • Capacité à articuler et piloter des projets complexes et systémiques
  • Capacités analytiques et objectives
  • Connaissance des lois et réglementations

Les soft skills du Directeur RSE :

  • Leadership et change management
  • Diplomatie et pédagogie
  • Sens de l’éthique et de la responsabilité
  • Goût pour l’innovation

Les missions du Directeur RSE

Passons désormais au coeur de la mission du Chief Sustainability Officer. Tout le monde parle d’avoir un meilleur futur. Sans se projeter plus loin, les jobs à impact offrent l’occasion unique de réinventer le présent, en y donnant et en y trouvant du sens.

Ce C-Level au service du triptyque Planet – People – Profit, pour être environnementalement soutenable, socialement utile et économiquement viable, doit s’assurer que tous, au sein de l’entreprise, utilisent nativement la même grammaire et parlent la même langue, en interne, comme en externe.

Bien que son poste et son périmètre puisse varier selon le secteur et la taille de l’entreprise, outre son rôle de conseil et d’accompagnement de ses pairs du Comex, le Chief Sustainability Officer guide l’entreprise dans sa transformation responsable en garantissant l’incorporation de l’ensemble de ces enjeux dans la stratégie, les métiers et les offres, en veillant à ce que l’entreprise dise ce qu’elle fait et fasse ce qu’elle dit en toute transparence.

  • Définir (notamment via une due diligence durable et la double matérialité), déployer, mobiliser et animer la stratégie d’accélération et de systématisation des enjeux et obligations ESG au sein du siège, des filiales, du local et des sites, de la chaîne de valeur et son calendrier en termes d’objectifs, d’actions, d’outils et de ressources en cohérence avec les valeurs, les contraintes et les spécificités de l’entreprise.
  • Recruter et encadrer l’équipe dédiée au développement durable : management, définition des objectifs des collaborateurs, suivi des budgets et du calendrier, assurer la veille technique et réglementaire, gérer les renouvellements et l’obtention des nouvelles certifications, animer les différents audits et renforcer les enjeux de santé et sécurité du capital humain au service de la performance de l’entreprise
  • Équiper, acculturer, accompagner et soutenir les femmes et les hommes de l’ensemble des directions métiers et fonctionnelles de l’entreprise dans la mise en oeuvre de la stratégie de transformation durable, grâce à une équipe dédiée, un réseau de référents et de partenaires externes, ainsi qu’au travers d’outils et SaaS de solutions vérifiées durables
  • Piloter, mesurer et reporter les indicateurs de performance extra-financière à destination des instances internes et des organisations de contrôle externes, tout en veillant à la cohésion générale, au bon climat social, ainsi qu’au respect des valeurs et de l’éthique de l’ensemble des projets de l’entreprise. L’idée générale étant de ne surtout pas pénaliser l’action au profit du reporting
  • Garantir la conformité, évaluer les risques et gérer les incidents : garantir la conformité aux normes et réglementations et maintenir les certifications et les accréditations. Tout en identifiant les risques liés aux activités de l’entreprise, en mettant en place des évaluations préventives régulières et des mesures de réduction et d’atténuation. Le Chief Sustainability Officer est également responsable de la gestion des incidents liés à l’environnement, l’hygiène et la sécurité
  • Représenter l’entreprise et dialoguer avec les parties prenantes et autorités compétentes : clients, investisseurs, ONG, élus, associations, etc. Diffuser et promouvoir les actions menées par l’entreprise auprès du personnel, des syndicats, des médias, des partenaires externes, des clients pour valoriser l’image de la marque de l’entreprise. Et participer à des événements, rencontres, cercles et formations sur le développement durable. Sans oublier les actions de bienfaisance, humanitaires et de mécénat.

Les talents et métiers du département Développement Durable de l'entreprise ?

La structuration des équipes de Durabilité, ainsi que le nombre et le profil des talents au sein de celles-ci augmente proportionnellement au nombre de création de postes et de nominations des Chief Impact Officer au sein des Comex. Reprenant ainsi la matrice de Sia Partners et ses 13 Green skills group, inspiré de la classification ESCO – European Skills, Competences, Qualifications and
Occupations (3) :

  • Analyste ESG
  • Data scientist
  • Spécialiste climat
  • Manager Décarbonation
  • Chargé de mission Durabilité
  • Chef de projet Biodiversité
  • Directeur de l’engagement
  • Responsable Parties Prenantes
  • Responsable de la conformité réglementaire (CSRD, CSDD, TNFD, Décret
    tertiaire, loi Pacte, loi AGEC, loi Climat et résilience, Décret BEGES, etc)
  • Juriste RSE
  • Directeur Qualité/ HSE/ QHSE
  • Responsables d’économie circulaire
  • Responsable de la communication interne RSE
  • Responsable Diversité & Inclusion

Une transition écologique impulsée par la formation des salariés

À l’image du plan de formation à la transition écologique des cadres de la fonction publique, toute entreprise qui revendique s’engager avec sérieux dans une trajectoire durable se doit de former l’ensemble de son personnel. Cela pour impulser une prise de conscience et embarquer l’ensemble des équipes, du middle management et du top management à démultiplier les actions menées et leurs impacts.

Cette formation et ces programmes de sensibilisation peuvent être une combinaison de Fresques et d’ateliers collaboratifs (Fresque du climat, Fresque de la Biodiversité, Fresque du Numérique, etc), d’outils e-learning, de formations spécifiques aux métiers (Achats responsables, Green IT, Finance à impact…), mais aussi d’échanges et de rencontres avec des collaborateurs déjà engagés dans les démarches RSE via des mouvements tels que Les Collectifs ou Printemps écologique.

La fonction RH pour sensibiliser et embarquer les équipes vers la performance ESG

Les RH ont un rôle clé à jouer. Cette transformation des métiers passe par une mise à jour de la GPEC, du Strategic workforce planning et de leurs outils pour suivre et piloter la mise en application de leur politique RH responsable et ambitieuse.

Prendre les bonnes mesures pour l’évolution de la transformation durable de chaque métier :

  • Considérer l’état initial du métier
  • Déterminer l’évolution des processus métiers et des compétences afin d’atteindre les objectifs nouvellement définis
  • Définir les objectifs et les indicateurs de suivi

Animer la montée en compétence des métiers et intégrer le volet RSE dans les pratiques s’entend au sens de l’entreprise élargie : les freelances et potentiellement les relations d’affaires de la chaîne de valeur. Y compris donc potentiellement les recruteurs des cabinets de recrutement avec qui l’entreprise collabore. Sans oublier d’identifier, de rendre visible et communiquer sur les bonnes pratiques responsables au sein des équipes.

Réussir la mise en mouvement durable de l’entreprise passe à la fois par le collectif et l’individu, par l’ensemble des entités et chaque métier. En devenant verte, chaque fonction, au-delà d’un emploi traditionnel, agit pour un futur durable et désirable. Et permet d’ores et déjà d’engager et fidéliser les collaborateurs ; d’améliorer la marque employeur pour attirer de nouveaux talents ; de construire une image de marque forte ; d’atténuer les risques légaux et réputationnels ; d’attirer les investisseurs ; de devenir une entreprise citoyenne.

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